mercredi 20 janvier 2010

Leçon d'oppression pour les nulLEs

Il est un outil que je brûle de partager avec vous. Il s'agit des "Techniques de répression du maître" ou "techniques de domination".
("master suppression techniques / ruling techniques" en anglais.)

Qu'est-ce que c'est?


Les techniques de répression du maître, élaborées par la féministe norvégienne Berit Ås, constituent un outil utile permettant de reconnaître et définir les techniques de domination à l'oeuvre dans la vie quotidienne.

Attention ici je ne parle pas uniquement d'oppression entre les hommes et les femmes même si originellement la théorie de Berit Ås était vouée à décrire les techniques à l'oeuvre dans la domination patriarcale. A l'origine il y avait 5 techniques de répression du maître. Puis 2 autres ont été ajoutée plus tard par elle-même.

Ce que ça nous apprend?

Qu'il faut cesser de croire que vous / unE autre utilise de mauvais arguments ou n’arrive pas à présenter correctement une affaire. Que c'est rarement une question d'individuEs et souvent une question du groupe auquel vous appartenez / les autres pensent que vous appartenez. Qu'il faut arrêter de dire que les gens doivent se lever et prendre la parole si on ne rend pas cela possible au préalable.

A quoi ça sert?


Définir les techniques de répression du maître consiste à les rendre visibles et donc à neutraliser leurs effets. Deuxio j'ai tendance à penser que quand on connaît ces techniques, et qu'on a un minimum de désir de justice sociale on essaye de ne plus les utiliser. Depuis que je les connais je ne parle plus aux gens de la même façon. Si plus de personnes, notamment plus de militantEs étaient conscientEs de celles-ci, les oppressions seraient réduites dans les milieux militants, ce qui serait déjà pas mal et aurait une grande influence sur la teneur de nos actions et la direction que prennent nos combats.

Quelles sont ces techniques?


1. Eclipser

Eclipser une personne consiste à l’oublier, la dédaigner ou l’ignorer. Cette attitude prive la personne de son identité, l’empêche d’agir et lui donne l’impression d’être quantité négligeable. Eclipser une personne signifie qu’un groupe décide de traiter une personne ou un groupe comme si ceux-ci n’existaient pas. Cette technique peut parfois être difficile à discerner car cette attitude se passe souvent de mots. Cela peut, par exemple, se manifester par le langage corporel, comme des gestes ou leur absence.

Exemples: Quelqu'unE parle alors que c'est votre tour. Quelqu'unE reprend vos paroles comme si c'était une idée à eux/elles. Quand c'est votre tour de parler, les autres commencent à se parler entre eux ou à feuilleter leur documents.

D'une manière générale il faut apprendre à penser à tout le monde: qui n'a pas parlé à cette réunion? ou moins? de qui n'a t on pas parlé? qui a été oublié dans notre discours? etc...

2. Ridiculiser

Une personne se voit ridiculisée lorsqu'elle est railléE ou accueilliE avec mépris. Le fait de ridiculiser une personne est tellement banal que cela passe inaperçu la plupart du temps. Toute personne ayant recours à cette technique a le rire pour allié alors que la victime se sent souvent embarrassée et honteuse ou terriblement morose et dénuée de tout sens de l’humour.

Exemple: Alors que vous êtes en train d'exprimer une vue importante, on se moque de vous, vous compare à un personnage qui fait rire, etc...

On m'a dit un nombre considérable de fois dans ma vie que je n'avais pas d'humour et j'ai encore parfois tendance à le croire. Maintenant je réponds "l'oppression me fait pas rire". Ca ne change pas le fait qu'on me trouve toujours pas drôle, voire même carrément rabat-joie. Mais au moins de dire ça, ça me rappelle à moi pourquoi j'ai raison de pas trouver ça drôle. Et croyez-moi il y a énormément de façon d'être drôle sans être oppressif.

3. Rétention d’informations


La rétention d’informations se produit lorsque des sujets sont automatiquement abordés au sein d’un groupe bien limité. Les personnes extérieures à ce groupe n’ont ainsi aucune connaissance de problèmes importants. La rétention d’informations consiste à dissimuler certains faits à une autre personne, l’empêchant ainsi d’agir en connaissance de cause.

Exemple: Il existe de nombreuses occasions permettant à des groupes fermés de se réunir, en fonction de règles, de traditions ou de la nature de l’activité. Lors de ces rencontres formelles ou informelles, les gens peuvent conclure des accords et prendre des décisions préliminaires sans solliciter l’ensemble des personnes impliquées dans leur groupe, ce qui permet aux autres individus et à la culture normative de conserver leur position dominante et de ne pas être questionnés.
(une formation dominante se caractérise par son aptitude à naturaliser, à être acceptée comme une pensée pleine de bon sens).


4. Gare à vous si vous agissez et gare à vous si ne faites rien


Le phénomène de la double punition se produit lorsque toute action ou inaction de la part d’une personne est réprouvée. Cette double contrainte est particulièrement désagréable en raison de la culpabilité constante et des sentiments d’inadaptation qu’elle engendre fréquemment. Il s’agit d’une situation inextricable : vous ne pouvez jamais vous en tirer à bon compte, quoi que vous fassiez.

Exemple couramment invoqué, la façon dont la culture dominante juge les femmes qui travaillent dans les sociétés occidentales. Si elles travaillent beaucoup et atteignent de hautes positions, on leur reproche souvent d'avoir un comportement masculin et de ne pas accorder assez de temps à leur vie de famille (qu'elles aient des enfants et un partenaire ou pas d'ailleurs). Si elles se consacrent à leurs partenaire et enfants, on leur reproche de ne pas être modernes, libérées et elles restent enfermées dans cette oppression patriarcale.
Autre exemple, la façon dont la culture dominante juge les femmes transgenres / transsexuelles. Si elles "passent" pour des femmes cisgenres, elles sont vues comme des menaces, des séductrices dont le seul but est de tromper les hommes hétérosexuels cisgenres. Si elles ne passent pas, elles sont constamment tournées en dérision et leur identité de femme n'est jamais respectée.
Ou encore: si tu fais ton boulot avec application, on te trouve trop lente, si tu le fais rapidement, on trouve que tu bâcles.

5. Accusations et humiliations

Le phénomène d’accusation et d’humiliation se produit lorsque des personnes se voient dévalorisées. La honte est la pierre angulaire de cette technique. Il s'agit de mettre dans l'embarras, ou d'insinuer que les victimes de discrimination sont à blamer pour leur situation.

Exemple: Vous vous plaignez de harcèlement sexuel, on vous répond que c'est votre faute parce que vous vous habillez de façon provocante / sexy.
Vous vous plaignez de discrimination homophobe ou transphobe, on vous répond encore une fois que c'est votre faute à cause des vêtements que vous portez.

L'été dernier mon partenaire, qui est un garçon trans, s'est fait aggressé violemment dans le métro parisien. Il s'agissait d'une agression homophobe, les agresseurs ayant traité mon partenaire de gouine avant de le frapper. Une fois sorti de l'hôpital, mon partenaire a rendu visite à son père qui après avoir entendu le récit de l'agression, a eu pour première réaction de dire "oui mais bon si tu avais une autre coupe de cheveux, si tu étais moins visible...". Vous voyez de quoi je veux parler.


6. Objectiver

Réduire à l'état d'objet. Evoquez / Discuter de l'apparence d'une personne alors que cela n'est pas pertinent, que cela n'a rien à voir avec la situation.

Exemple: Des études ont démontré que lorsqu'une personne parle d'une tierce personne avec quelqu'unE, si cette personne parle d'un homme, elle ne mentionne presque jamais son apparence alors que si elle parle d'une femme, elle fera un commentaire / jugement sur son apparence dans 9 cas sur 10. Eloquent.

7. La force / menace d'usage de force.

Menacer d'utiliser ou utiliser la force sur une ou plusieurs personnes. Je ne crois pas avoir besoin d'exemples.


N'hésitez pas à les apprendre par coeur, les imprimer, les distribuer, les réciter, les utiliser comme outils pour rendre les espaces autours de vous safe, pour militer en prenant plus de personnes / groupes/ structures en compte.

mardi 19 janvier 2010

En France on dé-cons-struit

De temps en temps la France me tape sur le système. Même la France queer.

J'ai fais un constat assez vite en arrivant en Suède. En France, pour mes amiEs et mes ennemiEs, queer ça signifie androgyne. C'est une identité de genre qui mélange masculin et féminin ou bien qui va au-delà. D'ailleurs ça vient de la super théorie de Judith Butler qu'on a pas lu et qui s'appelle Trouble dans le Genre. Bon en gros la théorie c'est que le genre ben c'est pas naturel, c'est performatif. Le genre ça existe pas vraiment, ça se fait. Surtout, à coup de colle à poil et de rouge à lèvres, mesdames et messieurs, le genre ça se dé-cons-struit. si,si.

Bon. Mon but n'est pas de tourner en ridicule cette vision. Elle fait partie de la façon dont j'ai découvert, vécu et envisage encore le mot queer. Parce que le rouge à lèvres et la colle à poil c'était extrêmement subversif dans la communauté lesbienne dont je viens. Parce que le jour où on s'est mis à faire du sexe et de la politique plutôt qu'à se taper dessus pour des histoires d'ex ma vie a vraiment changé. Parce que le genre est une donnée politique extrêmement importante, particulièrement dans le combat LGBT et que pour une raison mystérieuse elle en était systématiquement éjectée (pas de féminisme, pas de trans, pas de sex-work, pas de réflexion pour ceux/lles qui se font agresser dans la rue justement à cause de leur expression de genre). Parce que tout d'un coup c'était enfin valorisé d'être quelqu'unE de "politique" et militant. Parce que je l'ai pas lu en entier le livre de Butler mais de ce que j'en ai lu il a le mérite de pousser en avant le concept d'expression de genre et de promouvoir la subversion identitaire comme méthode politique (duh!) et qu'il en a sûrement d'autres. Parce qu'avant les soirées c'était nul surtout si t'avais pas d'amiEs et que là tout d'un coup pour une autre raison mystérieuse c'était super facile de s'en faire. Parce que tes copines avant n'aurait jamais compris ce que tu trouves à cette fille trop butch ou cette nana trop fem ou comment tu peux sortir avec un mec trans ou une fille trans. Et parce que oui c'est vraiment intéressant et subversif par rapport à la pensée dominante d'examiner tous les aspects du genre qui sont socialement construits (mais ils le sont pas tous). OUI le queer ça existe vraiment à Paris. Oui, il s'est passé un truc qui a libéré plein de gens. Et qui les a amené à se rencontrer.

Le problème c'est que dans le discours politique, queer ça va pas très loin à Paris. Si je suis insatisfaite c'est parce que le débat se situe constamment sur les sujets de genre et comme le féminisme n'a pas la côte en France, on surfe sur les problématiques trans. Voilà mais pour moi queer ça veut pas dire trans (quelque soit la définition que vous donnez à ce terme). Et parfois j'ai un peu l'impression d'être la seule.

Pour moi queer ça veut dire : qui ne rentre pas dans la norme hétérosexuelle. Cette norme hétérosexuelle je l'appelle l'hétéronorme et parce que tout le monde la reproduit un peu tous les jours (même nous), je parle d'hétéronormativité.

L'hétéronormativité c'est un ensemble de normes sur la sexualité, le genre et les comportements sociaux qui y sont associés.

Si vous êtes conscients de ne pas rentrer dans cette norme, et qu'en plus vous y résistez ostensiblement, avec fierté et enfin que vous travaillez activement à l'abattre, vous êtes queer.
Si vous ne voulez pas être normal, si vous ne voulez pas rentrer dans le rang, si vous ne voulez pas être toléré et en plus avoir à dire merci, vous êtes queer.
Si vous ça vous va de vivre dans les marges, que vous trouvez qu'on s'y amuse plus de toutes façon, vous êtes queer.


Et cela est vrai quelque soit votre orientation sexuelle, identité de genre, expression de genre, et le nombre de piercings et tatouages que vous avez.

Vous êtes queer si vous êtes déviantEs. Vous pouvez dévier sur un ou deux trucs. Exemple vous avez été assigné homme à la naissance et vous vous considérez comme un homme avec une expression de genre masculine, mais bon vous êtes homo. Ou travailleur du sexe. Bon et y a ceux/celles qui cumulent un peu plus, comme moi. Mais ça nous rend pas "mieux" que les autres hein. et au final pour notre combat qu'est-ce que ça change? Plus il y a de gens qui prennent conscience de cette norme et de son caractère oppressif plus il y aura de gens pour l'abattre (ça tombe bien y a du boulot).

Je ne sais pas pourquoi à Paris on ne parle jamais de normes.

C'est un autre mystère. Pourquoi le queer a explosé sur la base d'un bouquin qui a mis 20 ans avant d'être disponible en France et qui au final est assez théorique plutôt que sur l'idée toute simple qu'il y a une norme hétérosexuelle et qu'on sera libre et heureux si on l'abat plutôt que de s'efforcer à être normal?

samedi 16 janvier 2010

Classe!

Comme beaucoup ici je pense, je fait partie d'une quantité de mailing-listes que j'essaye vainement de réduire au minimum. L'une d'entre elles est intitulée LGBTQ Youth World List. Il s'agit d'une mailing list de militants LGBTQ jeunesse de partout dans le monde. Il ne s'y passait pas grand chose quand j'y ai adhéré. Surtout des "qui a un contact au Pérou?" et "vous n'avez plus que trois jours pour déposer votre demande de subvention ici". Puis alors que les échanges étaient tous en anglais, tout le monde s'est mis à échanger en espagnol. Ne parlant pas l'espagnol, je m'était un peu éloignée.

Hier soir j'ai pourtant été surprise qu'un vrai débat s'amorce:

Une personne a lu cet article en anglais sur la libération queer et la lutte des classes et l'a trouvé intéressant. Elle est curieuse de savoir qui des autres membres de la mailing-liste incluent une analyse de classe dans leur travail. Où se situe le capitalisme dans notre militantisme? Est-ce que nous pensons que c'est nécessaire pour la libération de touTEs? Et Qu'est-ce que radical signifie?

Honnêtement je ne pense pas être la personne experte pour répondre à ces interrogations sur le capitalisme et la lutte des classes.
J'ai mon histoire personnelle avec le mot classe. C'est l'été dernier que pendant un atelier sur le concept de classe, j'ai vu ce mot sous un jour nouveau. Je le comprenait enfin comme un concept pour illuminer mon analyse des oppressions plutôt qu'un pivot de blabla sur le déterminisme social. La classe est un concept complexe et pas forcément enfermant. Comme le genre, la classe peut être à mon sens une narration qui apporte quelque chose à la compréhension de nos choix, de nos possibilités et des oppressions que nous subissons. Pendant l'atelier il nous a été demandé de nous concentrer sur un souvenir de notre enfance qui pour nous symbolisait la marque de la classe dans laquelle nous étions néEs. Je pense que c'est un exercice très intéressant à faire, il s'agissait de prendre quelques minutes pour y réfléchir et ensuite partager avec sa/on voisinE.
Je pense qu'on reconnaît surtout sa classe en comparant avec les autres, quand on est confrontéEs à la différence. Quand on est enfant on peut le comprendre très jeune. Mes parents (un couple hétérosexuel) se sont séparés alors que j'étais encore un bébé et j'ai grandi en voyageant d'une classe à une autre, donc c'était très facile pour moi. Et oui parce que la classe, c'est comme le genre c'est plus fluide qu'on ne veut bien le croire. Les divorces par exemple peuvent avoir pour effet de faire grandir les enfants entre deux classes. Ou bien certaines situations de la vie peuvent totalement vous faire changer de classe.
J'ai donc commencé par là, m'interroger sur les conséquences et les ramifications de ma classe sur ma vie. Ce qui m'a enfin permis de ne plus avoir honte du fait que j'ai été élevée dans une classe supérieure avec une culture sociale aristocratique. Oui, je sais, c'est du lourd. Bien sûr il me font toujours honte et d'ailleurs je les évite au possible. Mais je n'ai plus honte de faire mon coming out de classe. Parce que je pense que ce qui est honteux c'est de nier le fait que la classe d'où on vient a une influence sur les privilèges / oppressions qui affectent nos vies et celles des autres. Dans mon cas ce qui serait honteux c'est de ne pas reconnaître mes privilèges, de ne pas les analyser, de ne pas être sans arrêts conscientE dans mes choix de vies ou interactions avec les gens ou projets que j'entreprends que ça a une influence.
Ensuite je me suis vite enthousiasméE à incorporer ce nouveau concept dans ma grille d'analyse des oppressions afin d'un peu mieux comprendre le monde et comment le rendre meilleur. J'aborhe la notion "d'oppressions multiples". Ce truc est complètement idiot. Comme si les gens étaient bien rangés dans leur compartiments d'handicapés, de gouines, de femmes, de noirs etc. Je lui préfère le concept d'intersectionnalité. Oui parce que les oppressions intersectent en certains points, de manière générale, ou de manière contextuelle. Exemple de manière générale: l'âge convenable pour avoir des relations sexuelles pour les filles est moins élevé dans les classes populaires (zut comment on dit "working class" en français? populaire ça me paraît pas dire ce qu'il faut). D'ailleurs quand j'ai déménagé à l'âge de 12 ans chez mon père dans sa classe supérieure, et bien au collège parmi mes "semblables" j'étais bien la seule a avoir dejà eu une expérience sexuelle. Autre exemple: quand vous êtes handicapéE les gens considèrent que vous n'avez pas de vie sexuelle, encore moins une orientation sexuelle. Exemple contextuel: un jour quand j'attendais le bus de nuit avec des amiEs, un type m'a pris ma casquette, je suppose pour me provoquer. J'ai compris qu'il m'avait pris pour un mec quand j'ai ouvert la bouche. Là tout d'un coup, partant du nouveau présupposé que je suis une fille, il m'a rendu ma casquette. Nous devons être conscientEs que les oppressions ne partent pas toujours de nos identités, mais de ce que les autres croient voir. En matière de classe les apparences sont très trompeuses aussi parce que bien qu'une très petite partie de la société développe une culture de classe supérieure, une énorme partie de la société passe son temps à essayer d'imiter cette culture, à avoir l'air d'être de la classe supérieure.

Voilà pour ce que je voulais dire sur la classe. Pour le capitalisme je n'arrive pas encore à bien formuler ma pensée alors je laisse germer. Peut-être que cela peut en intéresser certainEs, il y aura une conférence sur le capitalisme et la libération queer à Berlin cet été, je ne fais que passer l'info, je ne suis pas sûre d'y participer.

Alors comment, si on s'intéresse un peu et qu'on est curieux, intégrer ces problématiques dans l'activisme LGBTQ jeunesse?
Bon aller à ce genre de conférence ou ateliers, pour s'éduquer, discuter, se faire son opinion.
Mais aussi soumettre ces thèmes à la discussion dans votre groupe ou votre asso. Une discussion honnête et curieuse ne fait pas de mal et peut-être qu'il en ressortira quelque chose.
Deuxio, regarder autour de soi dans son groupe ou son asso. Qui est là? des gens de toutes couleurs (je voudrais pointer au passage le fait que Blanc est une couleur), de tous les genres et expressions de genre? de toutes les orientations sexuelles (hétéro c'est une orientation sexuelle aussi hein)? toutes les dispositions? Essayez pleins de catégories d'oppressions et structures de pouvoir et remettez en question votre asso. Qui détient le pouvoir? qui n'est même pas là? qui ne se sent pas à l'aise? est-ce que le local/bureau de l'asso ou n'importe quel autres point de rendez-vous est accessible aux personnes handicapées? Il se peut que vous passiez pour l'emmerdeurSE de service. Mais c'est comme ça que les changements naissent, des critiques et des remises en question.




Enfin je voulais répondre ici à la dernière question qui je trouve est très intéressante et rarement posée de manière aussi candide: Qu'est-ce que radical signifie?

Même si tu ne fais pas devenir ton groupe soudainement un mouvement queer radical anti-capitaliste, ça vaut quand même le coup de prendre le temps d'évaluer quels sont les principaux objectifs que votre groupe soutient ou se bat pour. Et essayez de vous posez la question "est-ce que ça correspond vraiment aux problèmes quotidiens que des personnes qui fréquentent mon groupe ou mon asso?"
Par exemple l'article décrit comment le mariage et la filiation sont devenus les revendications prioritaires du mouvement LGBT à cause de l'appropriation du mouvement par les préoccupations classe moyenne capitaliste assimiliationiste et donc dominantes de certainEs.
Ca ne va pas vous surprendre d'entendre que le mariage et les enfants ne sont pas les principaux problèmes de la jeunesse queer mais plutôt l'estime de soi, l'éducation, la famille, l'isolation... alors pourquoi ne pas pousser un peu ces sujets en avant? Est-ce que c'est vraiment juste que ces sujets passent après le mariage et les enfants? Ca a un sens pour vous ça? En France 13 fois plus de jeunes homos/bis que d'hétéros se suicident. Qui meurt de ne pas pouvoir se marier légalement? Nos priorités sont à revoir!
En tant que personne transgenre (c'est à dire que j'ai une expression de genre qui ne correspond pas à ce qui est attendu de moi par les normes sociales selon le sexe qui m'a été assigné à la naissance), mon souci de tous les jours c'est comment je peut me sentir en sûreté dans les rues que j'ai envie ou besoin de traverser? Comment je peux arrêter tous ces gens qui me parlent comme si j'étais le problème et que je devrais leur dire merci pour être à peu près toléréE? Comment je peux arrêter de voir mon existence constamment débattue dans les médias comme si c'était une histoire de "style de vie" ou de choix alors que jamais on ne fait de débat si oui ou non les hétéros sont des gens bien, qui peuvent se marier ou pas, qui méritent de vivre ou pas??? Ce à quoi je fait face tous les jours c'est l'oppression.
Aujourd'hui je vis en Suède où les couples de même sexe ont le droit de se marier et d'avoir des enfants légalement. Je suis ravie pour eux/elles. Et sans ausun doute cela affecte toutes les luttes LGBTQ et quelque part ça a une influence positive sur chacun d'entre nous. Mais si vous pensez que la Suède s'est débarasséE des oppressions par cela, vous faîtes fausse route. C'est toujours une culture raciste, sexiste, classiste ... et c'est toujours homophobe et transphobe.

Ne laissez pas des hommes gays plus âgés vous dire ce qui est le plus important. Vous savez très bien ce qui est le plus important pour vous quand vous prenez le temps de vous regrouper et de parler de vos vies et de vos problèmes, ils ne vous laisserons pas parler si vous ne voulez pas jouer leur jeu (ils vous dirons que vous êtes trop jeunes pour comprendreou pour avoir une opinion, ils vous ridiculiserons peut être). Mais n'abandonnez pas. Le militantisme c'est de la survie. Se lever et rendre la survie et l'expression de TOUTE la jeunesse possible en dehors des normes hétéropatriarcales, voilà qui est déjà bien radical pour moi.

samedi 2 janvier 2010

Genderqueer ou les légendes urbaines de ma jeunesse.

Je me souviens d'une époque où les personnes trans et genderqueer ne peuplaient pas ma vie avec autant de diversité. Je me souviens d'une époque où j'étais le/a plus informéE de toutE, où je divaguait sur la théorie queer sans que personne ne m'écoute ou ne me comprennent.

A cette époque elles, ils et iels m'encerclaient mais en silence, à distance. Ce sont les légendes urbaines de ma jeunesse.

Quand j'avais 19 ans, je suis entrée, à force de creuser, dans le "milieu" gouine parisien. "Milieu " parce que tout le monde avait peur d'appeler ça une "communauté", trop politique, trop impliquant aussi. Mais c'était bien ça, avec ses codes de reconnaissances, sa culture, ses ouvertures, ses libertés, ses subversions, ses normes aussi.

Je fumais devant le Troisième lieu et j'observais une fille de loin. Ma copine m'avait dit qu'elle savait (par une ex qui était une de ses exs bien sûr) qu'elle voulait "se faire opérer des seins". Je n'avais jamais parlé à cette personne, je ne connaissais pas son nom mais je l'observais vivre quand on se retrouvait dans le même lieu. Je la remarquais où que j'aille et la regarder me plongeait toujours dans une méditation sourde.

Une pote me chuchotait au creu de l'oreille à propos de l'amour de sa vie passée : "Jo, quand je l'ai rencontré, elle allait au Dépôt* et baisait des mecs avec son gode noir dans les backrooms". La fascination agrandissait mes pupilles.

L'ex de ma copine me racontait son premier béguin, une fille qui s'appelait Tatyana et qui prenait de la testostérone pour augmenter ses muscles. Même méditation sourde quand j'y pensais. Et je me posais un milliard de questions sur ces filles que je ne recontrerais sans doute jamais. Pourtant j'en avais envie, je voulais leur poser toutes mes questions ou juste être à leur côtés pour me prouver qu'on existe.

Dans Stone Butch Blues il y a un personnage qui m'a rappelé ces filles là, Rocco.

"A ce moment là, la porte du bar s'ouvrit et tout le monde se tut. Debout dans l'embrasure de la porte, se tenait une montagne de femme. Elle portait une veste en cuir noir non fermée. Son torse était plat et il était clair qu'elle ne portait pas de binder. (...) Rocco. Sa légende l'avait précédée. (...)
Jan m'a dit un jour que Rocco avait été tabassé tellement de fois que personne ne pouvait compter. La dernière fois que la police l'a tabassé elle a frôlé la mort. Jan a entendu dire que Rocco avait pris des hormones et avait subit une opération des seins. Maintenant elle travaillait en tant qu'homme dans une équipe de construction. Jan a dit que Rocco n'était pas la seule butch à avoir fait cela. C'était comme un conte fantastique. Je ne le croyais qu'à moitié mais ça me hantait."

Le personnage principal du livre de Leslie Feinberg, Jess, passe sa transition puis sa vie de personne transgenre dans une solitude poignante, rejetéE pas sa fem, évitant les bars lesbiens et dans la peur d'être découvertE dans le monde hétérosexuel. Pendant toutes ces années elle pense à Rocco. Elle voudrait lui parler, elle la voudrait "comme une maison dans laquelle rentrer quand elle n'est pas assez forte". Elle n'a jamais parlé à Rocco, et Rocco ne sait sans doute même pas qui est Jess.

C'était avant. Avant qu'on ai les mots pour parler de nous. Avant qu'on cesse d'en avoir honte. Avant qu'on construise nos communautés d'aujourd'hui.

Genderqueer ça veut dire qui ne rentre pas dans la norme binaire du genre. Ca ne se définit pas en termes d'opérations, d'appareil génital, de chromosomes, d'hormones, de papier d'identités etc...

Genderqueer c'est une expérience, celle de la subversion.

... et du prix qu'on paye pour celle-ci, choisie ou pas, du prix qu'on paye pour tenter de nous exprimer et d'être nous-mêmes.

Parfois j'ai l'impression qu'être genderqueer c'est toujours être une légende urbaine.

Pour encore beaucoup d'entre nous, c'est encore une expérience qu'on vit en silence et solitaire. De mon expérience, de celles que j'ai lues, de celles que j'ai entendues. Peut être que ce silence vient du fait que nous n'avons pas les mots pour parler de nous, peut-être ne les aurons nous jamais car notre destin est de nous faufiler entre les cases et les grilles de compréhension de ce monde.

Je voudrais que toutes/s les genderqueers sortent de l'ombre et des racontards. Qu'elles, iels et ils ne soient plus des légendes mais des réalités qui parlent de leur vies de leur expérience et de ce pourquoi on veut se battre plutôt que de ce qui nous sépare ou définit.

Et je vais commencer par moi.

Je suis genderqueer. Je ne me définit ni comme une femme, ni comme un homme. Parfois si. Mon genre est complexe et contextuel.

J'ai l'impression que que le problème que je rencontre en tant que genderqueer s'articule autour de mon invisibilité/visibilité.

En quelque sorte je passe pour ce que je suis tous les jours, et d'un autre côté je ne passerais jamais pour ce que je suis tant que notre culture aura une grille de lecture du genre aussi binaire.

Je ne passe pas vraiment pour un homme, ni pour une femme. J'engendre la confusion. En un sens c'est passer pour ce que je suis, un être inintelligible dans une société binaire, c'est bien ce que je suis. Mais personne ne se dit "ah mais oui bien sûr cette personne est genderqueer, que je suis bête". Je ne me fais jamais traiter de "sale genderqueer" dans la rue.

Cette invisibilité me fait souffrir. Elle me réduit au silence. Je me dis que les gens ne peuvent pas comprendre, que c'est juste trop compliqué pour le commun des mortels. Je me dit que j'aimerais bien qu'on me parle avec des pronoms neutres mais que ça n'est pas possible dans toutes les langues, que la plupart des gens ne savent pas que ça existe, que c'est dur de changer sa façon de parler. Dans la communauté trans j'ai peur que tout le monde pense que je ne suis qu'un FTM (Female-To-Male) en début de transition ou sur le point de transitionner. Je n'arrive toujours pas à trouver la réponse à la question de si je fais partie de cette communauté ou pas, SUIS-JE trans ou pas?

De ma visibilité je tire pas mal de souffrance aussi. J'ai souvent peur. Je peux m'amuser à confondre les gens, malgré les représailles. Mais parfois je suis juste terrifiée et je me prends à développer des stratégies pour qu'on me fiche la paix. qui ne le fait pas? Est-ce que ces stratégies contextuelles ne sont pas un peu nous aussi. Je n'aime pas ça pourtant. Je voudrais pouvoir exprimer de la masculinité et de la féminité parce que j'en ai envie, pas parce que c'est la seule solution de survie. Mais on se trouve tous/tes entre ce que l'on veut être et les possibilités qu'on a. Et les choix stratégiques que nous faisons en disent aussi un peu sur nous, mais ils ne disent pas tout.

Parfois ça ne change rien à ma vie non plus. Parfois je me demande si je suis taréE ou si c'est bien la société qui a un problème et pas moi. Jusqu'à ce que j'entende une autre voix similaire à la mienne qui sort de l'ombre.

mercredi 28 octobre 2009

Je te tolère, tu me tolères

Suite à mon article sur ce qu'est la Tolérance, je désire maintenant partager avec vous un outil simple et efficace pour arriver aux mêmes conclusions sans grandes théories.

Laissez moi vous présenter un exercice appelé "I tolerate you" ou "l'exercice de la Tolérance".

Qu'est-ce que j'entends par "exercice"? Une sorte de jeu, une activité à faire en groupe qui permet d'impliquer nos corps dans la réflexion, en particulier pour celui-ci par le moyen de la simulation.

Il faut quelqu'unE qui organise l'exercice et s'assure de son bon déroulement du début jusqu'à la fin et ça pourrait être vous!

voici l'exercice.

Exercice de la Tolérance:

L'exercice de la Tolérance est une simulation dans laquelle les participants font l'expérience à la fois d'être tolérés et de tolérer. Cet exercice a pour but de faire réfléchir les participants sur la tolérance et d'étudier le pouvoir et l'influence de celles et ceux qui rentrent dans la norme.

1ère partie.

Demandez au groupe de se promener dans la pièce ou l'espace donné et de s'arrêter à chaque personne qu'iels rencontrent. Lorsqu'iels rencontrent une autre personne ceux ci sont invités à faire un commentaire sur l'apparence de cette personne. ATTENTION: ce commentaire doit être NEUTRE.
Par exemple il y a une énorme différence entre: "Je vois que tu as un T-shirt blanc" et "Ton Tshirt a une couleur atroce". Vous notez la différence n'est-ce pas?
La personne qui reçoit le commentaire doit dire "MERCI" puis continuer son chemin.

Pour expliquer l'exercice au groupe il peut être bien de montrer l'exemple ci dessus avec une personne que vous auriez briefé avant.

Donnez 5 min environ au groupe pour faire ça (ça dépend de la taille du groupe).

2ème partie

Demandez au groupe de faire la même chose, se promener dans l'espace et s'arrêter quand iels rencontrent quelqu'un et de commentez l'apparence de cette personne, cette fois en précisant qu'iels le tolère.
Par exemple: "Je vois que tu as un T shirt blanc et je le tolère." ou "et ça ne me dérange pas", "ça ne me gêne pas".
La personne en face doit répondre "MERCI".
Encore une fois montrez l'exemple avec un complice.

3 ème partie.

Faîtes des groupes de 3. Dans chaque groupe 2 participantEs commentent l'apparence de la troisième personne en précisant qu'iels tolèrent celle-ci.
Par exemple: "Je vois que tu as un jean bleu, mais tu sais je n'ai rien contre" et la deuxième personne dirait "oui j'ai des tas d'amis qui ont des jeans bleus, même si moi-même je n'en porterais pas".

Montrez l'exemple avec deux complices.

(Je pense que c'est très important de montrer un exemple avant chaque partie de l'exercice.)

4 ème partie.

Après un tel exercice, il est capital de faire un débriefing. Faîtes asseoir le groupe en cercle, parlez et bougez lentement, de manière à créer une atmosphère de calme dans laquelle chacunE peut se sentir en sécurité pour s'exprimer. Asseyez vous aussi.

1)Commencez par remerciez le groupe d'avoir participé à l'exercice. Un exercice ne peut bien se passer si les participantEs ont la volonté de jouer le jeu et que ça se passe bien.

2) Demandez au groupe de prendre quelques minutes de réflexion et ensuite invitez les participantEs à exprimer les émotions et pensées qui leur viennent par rapport à l'exercice.
Cette discussion peut prendre très vite la forme d'un débat, soyez vigilant et posez vous en position de modérateur/rice. Il s'agit de faire en sorte que les participantEs ne se coupent pas la parole, restent respectueux des opinions différentes et expriment leur vues de façon constructive avec le reste du groupe.

4) Demandez leur ce que ça leur a fait d'être toléré? de tolérer?

5) Réflexion sur la société. Qui est toléré dans notre société? qui tolère?

6) Pour théoriser un peu vous pouvez leur demander quels sont selon eux les avantages et les inconvénients de la tolérance. Diviser une feuille en deux et lister les avantages et les inconvénients. Quelle colonne comptabilise le plus de commentaires?

Voilà bonne chance. Cet exercice a tout à fait vocation à avoir lieu dans votre asso mais aussi pendant une intervention dans une classe. La tolérance est un concept (malheureusement?) très bien connu/répandu et vous frapperez toujours dans le mile.

mardi 6 octobre 2009

Qu'est-ce que la tolérance?

Je suis malade d’entendre les militantEs LGBT de tous bords et de partout dans le monde clamer que nous voulons plus de tolérance. Ca fait encore plus mal que d’entendre les politicienEs appeler à la tolérance. Qu’eux ne comprennent pas ce qu’iels font, je peux comprendre. Qu’est ce
qu’on sait de la tolérance quand on est un homme blanc hétérosexuel chrétien et pas handicapé ?

Voici ce que je pense de la Tolérance : la tolérance c’est de la merde.

Maintenant que ma colère est sortie je vais expliquer plus en profondeur ce qu’est la tolérance.

Etymologie : Tolérer vient de tolerare qui signifie supporter, endurer. Si c’est ça le but ultime de votre combat militant, que les gens normaux (qui rentrent dans la norme mâle, blanche, hétérosexuelle et pas handicapée) parviennent à nous endurer ; pas franchement enthousiasmant. Je ne comprends pas comment ce mot peut motiver les foules.

Définition d’un dico :

Tolérance : respect des opinions et de la liberté d'autrui, respect des différences

Oui c’est ça. Blablabla. Désolée mais moi je ne respecte pas toutes les opinions vu que je n'ai aucun respect pour l'homophobie, la transphobie, le racisme etc, je ne respecte pas la liberté de certainEs à m'oppresser.

Qu’est ce que la tolérance donc, je vais vous le dire moi, la tolérance c’est une relation de pouvoir inégalitaire.

Est-ce que cela a du sens que les pédales tolèrent les hétérosexuelLEs ? Non. Réfléchissez bien ! qui « tolère » dans nos sociétés ? Les gens normaux, comme je l’ai dis plus haut ! Est-ce qu’on nous demande notre avis à nous ? NON. Certaines personnes dans cette société tolèrent et d’autres sont tolérées. Tolérer les autres c’est un PRIVILEGE, qu’on se le dise. Or quand je tolère quelqu’un je ne fait rien d’autre que jeter à la figure de cette personne à quelle point je suis privilégiéE. Je lui rappelle que comme j’ai ce privilège, je suis supérieurE, iel est inférieurE.

Votre vie, vos choix, votre existence en tant que gouines pédés bis ou trans ne devrait pas être sujet à l’opinion des autres ! Vous existez, point barre, maintenant c’est aux autres de s’y faire.

Dans le même registre, rien ne m’énerve plus que les genTEs qui disent que les homos ne sont pas différentEs, "ce sont des gens normaux", pensant dire un truc bien. Mais en y réfléchissant, dire de quelque chose ou de quelqu'unE que c’est « normal » c'est-à-dire « que ça correspond à
la norme », que ça n’es pas « différent », c’est un privilège. Qui êtes vous pour me dire que je suis normalE ? Si vous n’étiez pas dans une position privilégiée, vous ne le diriez pas. Je hais quand les gens me rassurent sur le fait que je suis normalE. Je ne le suis pas et vos coups, vos lois, votre
silence, votre ignorance, mon invisibilité me le rappelle tous les jours. En venant me dire que je suis normalE, vous ne faîtes qu’invisibiliser ma différence, comme si j’étais pas assez invisible comme ça. Vous ne faîtes que me rappeler à quel point je suis anormale, pousséE dans une une
position de toléréE, d’inférieurE.

Arrêtez pitié d’essayer de me rassurer. Je ne suis pas normalE, je ne correspond pas à la norme sur tellement de plans. Je le sais. J’en suis contente. C’est ma richesse, mon identité, ce qui fait que je suis là pour changer le monde.

mercredi 16 septembre 2009

SVE en Suède

Salut,

Mon SVE a beau se terminer dans 5 mois, SFQ cherche déjà de nouveaux volontaires qui pourraient commencer pendant le premier semestre 2010.

Si ça vous intéresse de bosser à la fédération des étudiants LGBTQ suédois, envoyer un mail à evs@hbtqstudenterna.se/.

Je vous le conseille,

Bises