lundi 26 janvier 2009

Communauté de Volontaires

De ma bonne vieille éducation aristocratique j'ai retenu ceci: il faut connaître les bonnes personnes pour arriver à ses fins. De ma position de minorité j'ai intégré ceci: l'union communautaire fait la force. En outre, je suis, sans arrière-pensées, quelqu'un de très sociable, surtout depuis que je rencontre enfin sur mon chemin des personnes qui ne me jugent pas et qui me prennent comme je suis.

Tout ça pour dire qu'en devenant gouine je suis entrée dans une communauté. Et bien c'est pareil en devenant volontaire européen.

Première étape: le séminaire de préparation au départ. C'est la première fois que le SVE devient une expérience collective dans mon esprit. Pour l'instant il n'y avait que moi, mon projet, mon envie de partir, mes amiEs suédoisES, c'était mon histoire. D'ailleurs j'étais bien la seule à avoir ce type de projet dans mon entourage (bon maintenant ils sont bien au courant).

Chaque année il y a 500 jeunes françaisES qui partent en Service Volontaire Européen! Je suis dans ces 500. A Grenoble, pour le séminaire de préparation au départ organisé par Calliope, nous étions 18. TouTEs avec un parcours et des personnalités différentes. TouTEs françaisES mais touTEs partant dans des pays très différents pour des projets très variés. Et quelque chose s'est passé. Une dynamique de groupe s'est créée. En 4 jours (c'est le séminaire le plus court auquel j'ai jamais participé), nous avons lié connaissance et nous sommes devenus un groupe à part entière. Et nous sommes devenus des volontaires européens touTEs ensembles, au même moment, en liant connaissance. Ca c'est de l'expérience collective!
Je me sens très à l'aise dans cette communauté de volontaire, je suis fière d'en faire partie.

Pour faire partie de cette communauté, que vous soyez volontaire, ancien volontaire ou intéresséE par le SVE :

_ SVE Connexion, réseau pour les françaisES.
_ également un groupe mondial de volontaires sur Facebook
_ des réseaux inter-régionaux d'anciens volontaires en France, dont un pour l'Ile de France.

à vos réseaux!

samedi 10 janvier 2009

J'ai déjà le mal du pays

Quand on y pense c'est une chose bien curieuse de quitter son pays pour aller vivre ailleurs. Bien différente du fait de voyager. Il y a bien longtemps cependant que je sais que ça va arriver. Quand j'étais ado j'ai failli aller étudier en Suisse. A l'époque où j'étudiais pour préparer le concours de Sciences Po et que je commençais, vu mes chances d'y rentrer selon mes professeurs, à m'imaginer en science-piste, je me demandais déjà où j'irais passer ma 3ème année. New York? Londres? Pékin? Alors que je ne faisais rien de ma vie à part bosser à Quick histoire de payer mon loyer et les substances chimiques qui maintenaient ma femme de l'époque en vie, j'ai failli partir étudier à San Francisco aussi. Tout ça pour en venir au fait que je me suis déjà maintes fois imaginé la chose, et je croyais que je m'étais faite à l'idée, que je me faisais une idée de ce que c'était. Je regardais en avant. Je ne pensais pas que je regarderais en arrière à un moment donné.

Et voilà dude, that's it! Je m'en vais, je prépare mon départ. Et je ne regarde pas encore en arrière, je regarde le présent. Je ne vous le cache pas l'attente fut pénible. Du 1er novembre au 16 décembre, (le jour de ma fête d'ailleurs!), j'ai attendu croisant les doigts pour un YES! Le plus dur c'était de commencer à dire au revoir à toutes ces multiples choses qui font ma vie aujourd'hui. Le plus dur aurait été d'avoir un NON alors que je disais déjà au revoir.

Dire au revoir. Voilà qui est une expérience incroyablement agréable ces jours ci. Quelle ironie du sort que je parte maintenant, alors que tout dans ma vie ici me fait l'adorer passionnément. J'aime ma vie en France.

J'aime mes amiEs, j'aime mon père, j'aime mes colocataires, j'aime le fromage et les butchs qui m'embrasse après une tartine de camembert et une lampée de bière. J'aime fumer des roulées assise sur les trottoirs de Paris. J'aime fumer. J'aime manger du foie gras dans un appart de 100 m2 dans le 16ème tout en ayant pas un sou sur mon compte en banque. J'aime mes amants qui me prennent comme je suis. J'aime mes amiEs si uniques. J'aime tous ces gens aimants qui m'entourent. J'aime regarder le Sacré-coeur d'une fenêtre écoutantdistraitement ceux-ci débattant pour savoir si 2009 sera l'année de la teuf ou de la meuf? J'aime fist-fucker une dinde pour la farcir pendant qu'une trannybutch lui tient les pattes écartée. J'aime voyager dans les catacombes dont les alcôves sont propices aux grandes déclarations. J'aime le français, comment il sonne quand je dis je t'aime. Sûrement pour cette raison je recommence à le dire 3 à 7 fois par semaine.

Je me retrouve, moi l'activiste queer qui crie dans la rue avec rage que "son identité n'est pas nationale", à faire, en ce moment, des choses terriblement françaises avec une pointe, un avant gout de nostalgie. Comme manger du fromage, je veux dire toute sortes de fromages, me balader dans Paris et faire des piques niques urbains (pain+fromage+chocolat) devant les monuments que les touristes prennent d'assault. Le foie gras, les frites de Fatima, les croissants à Montpellier. Les huitres en Bretagne, les langoustines. Tout ce qui sonne français sur mon palais y passe avec une saveur en plus, indescriptible d'émotion.

Je suis aussi particulièrement "esprit de famille" en ce moment. Famille choisie à l'honneur bien sûr, avec des fêtes particulièrement inoubliables. Très traditionnelles en un sens (dinde et patates douces à Noël, soirée calme et un peu loose pour le nouvel an) et en même temps terriblement queer (pas de détails mais je mentionnerai bien une sex party dans un sauna avec une célèbre écrivaine américaine et une actrice porno déguisée en sapin de Noël dans le lot).
Mais même ma famille biologique y passe. Bon, pas tout le monde, ok. Surtout avec mon père avec qui je passe pas mal de temps en ce moment. Et c'est extrêmement agréable de me retrouver avec lui. Je l'aime tant. Oui je n'habite plus chez mon père depuis 2 ans maintenant (arf seulement deux ans???) mais ne plus le voir du tout, ça va être quelque chose!

Se préparer à partir c'est quelque chose! Je regarde le présent. Tout ce qui va continuer sans moi. Tout ce qui s'arrête avec moi. Pas grand chose en fait et ça me rassure.

Je crois que ce processus ne va pas s'arrêter. Je crois qu'une fois en Suède je vais commencer à regarder en arrière, me pencher sur cette année qui a changé tant de choses. Sur tout ce qui fait que maintenant je suis à Stockholm. Et ça me fera un bien fou, de regarder en arrière, de loin j'aurais plus de recul, plus d'espace pour penser. Voilà exactement ce que les voyages font, ils élargissent notre espace à penser. Le fait de partir un an ne fait qu'augmenter cet effet. Ce qui faisait dire à Descartes "Les voyages forment la jeunesse". Je pars pour élargir ma pensée, ma vie, mon influence sur ce monde qui doit changer encore, avec moi comme acteur du processus. Et un en sens je pars parce que je veux que tout ce que j'aime dans ma vie d'aujourd'hui soit toujours aussi précieux à mon coeur qu'il l'est à ce jour alors que je lui dis au revoir.

I would like to hug Paris if I could!

jeudi 8 janvier 2009

ProjectS

Ci-dessous le projet déposé auprès de l'Agence National du programme Jeunesse en Action suédoise le 1er novembre 2008 et approuvé 6 semaines plus tard, péniblement traduit en français par moi-même.

Titre du Projet: Elargissement de compétences - l'activisme LGBTQ suédois rencontre des expériences européennes.

Service Volontaire Européen de groupe: 2 volontaires.

1. Elargissement de compétences

Ce projet est le point de contact de très intéressantes compétences, sur un plan personnel, organisationnel et de savoir.
SFQ est une association unique, et à ce jour nous ne connaissons aucune autre association en Suède ou ailleurs qui s'adresse aux mêmes sujets avec les mêmes méthodes. SFQ travaille politiquement et stratégiquement dans le but de changer l'Education Supérieure, d'alerter sur les problèmes que posent une société et une académie hétéronormative; comment cela influence les étudiants, la recherche, autant que cela compromets la qualité de l'enseignement dispensé.

Le/a volontaire françaisE possède des compétences uniques pour avoir été présidente d'une association étudiante et jeunesse LGBT parisienne. Lorsqu'elle/il était à la tête de cette organisation, elle/il s'est assuré d'inclure les problématiques trans dans l'agenda et s'est également arrangéE pour atteindre le ministère de l'Enseignement supérieur en vue d'une campagne auprès des étudiants français.

Le volontaire lithuanien est impliqué à l'IGLYO (International Gay Lesbian Bisexual Trans Queer Youth&Student Organisation), travaillant au plaidoyer LGBTQ sur un plan européen et international, avec des compétences particulières dans l'organisation et la stratégie. Il a également l'expérience d'un environnement très hostile aux personnes LGBTQ et de comment mener des projets militants dans ces circonstances.

La combinaison de ces compétences peut résulter en de très intéressantes nouvelles compétences et progressions de chaque côté; nous pouvons tirer les uns des autres du savoir-faire et différents angles d'attaque sur comment travailler stratégiquement à l'échelle locale, nationale et internationale.

2. Créer une solidarité internationale LGBTQ

Le projet combine des expériences de 3 pays très différents dans lesquels la situation pour les personnes LGBTQ et les approches du travail militant LGBTQ varient énormément. La Lithuanie est connue pour être l'un des environnements les plus hostiles de l'Union Européenne en ce qui concerne les problématiques LGBTQ, où le fait de ne pas être hétérosexuel est toujours perçu comme déviant et contre les règles par la plus grande partie de la société. Les droits de l'homme et les directives de l'Union Européenne sont souvent ignorés ou négligés par les membres du gouvernement en ce qui concerne l'orientation sexuelle tout comme l'identité ou l'expression de genre. Alors que la Suède est considérée comme l'un des pays les plus progressiste avec une union civile pour les couples de même sexe et la première législation sur les thérapies de réassignement de sexe en 1972, il reste beaucoup à faire pour assurer l'égalité des chances pour tous. Les discriminations y sont toujours d'actualité, ainsi que les crimes de haine.

La situation est très différente également en ce qui concerne les systèmes d'éducation supérieure et la place des problématiques LGBTQ à l'intérieur de ceux ci. Pourtant nous croyons que ce projet aidera à voir l'activisme LGBTQ à partir de différents angles, que cela enrichira la perception de cet activisme et servira d'échanges de bonnes pratiques et d'outil de construction (pour d'autres projets).

La participation active des volontaires dans les activités quotidiennes de SFQ permettra de montrer à quel point être LGBTQ est différent selon les régions d'Europe. Cela encouragera le démarrage de nouveaux projets internationaux et la recherche de moyen pour briser les frontières à travers une bonne coopération internationale. Il est également prévu d'impliquer des étudiants étrangers dans les activités, ce qui contribuera à la diversité des expériences et des approches nationales.

De plus les deux volontaires se sont tous deux grandement engagés dans le militantisme international et ont la volonté de continuer ce travail pendant leur volontariat. Cela permettra à SFQ de participer à plus de collaborations internationales et d'impliquer activement plus de jeunes, de façon à créer une prise de conscience à l'intérieur des communautés.

Le/la volontaire françaisE s'est récemment misE au militantisme international et y a introduit l'organisation parisienne, tout comme elle/il a s'est intéresséE à ce qui ce passe au niveau européen, notamment dans des associations comme ANSO et l'IGLYO. Il/elle a en outre des compétences spéciales sur les problématiques trans, sur lesquels l'accent doit être mis, étant donné que beaucoup manquent d'information sur le sujet, au niveau national, et particulièrement sur la situation pour les personnes trans dans d'autres pays.

Le volontaire lithuanien a plusieurs années d'expérience internationale, et comme cela fut mentionné plus haut, est impliqué à l'IGLYO. Il a participé à plusieurs séminaires jeunesse et événements nordiques et baltiques et les deux volontaires s'intéressent particulièrement à la solidarité transnationale, en particulier dans le militantisme LGBTQ.

SFQ espère mettre en contact les deux volontaires avec la volontaire norvégienne, tout comme les deux projets, puisqu'ils touchent tous deux l'activisme nordique et baltique, et peuvent ainsi bénéficier les uns des autres. SFQ aimerait également mettre en relation les volontaires avec les branches locales de SFQ, proposer la discussion à ce niveau également. SFQ et les deux volontaires partage l'avis qu'il est bénéfique pour les volontaires et les militants locaux de faire se rencontrer et échanger des expériences. Enfin, l'objectif de SFQ est d'approfondir au niveau local l'appréhension des condition des personnes LGBTQ sur le plan international.

3. Développement personnel des volontaires


Une part importante du projet est dessinée pour être bénéfique pour les volontaires, qui gagneront beaucoup de savoir-faire dans le domaine organisationnel, et un espace pour se développer en tant que militants jeunesse ainsi qu'à un niveau plus personnel. Lesvolontaires seront encouragés à initier de nouveaux projets en rapport avec leur expérience, savoirs et centres d'intérêts. SFQ a eu des projets réussis lors de l'année qui vient de s'écouler lors desquels les volontaires ont contribué grandement au travail de SFQ et nous avons pu observer un large développement personnel. Nous avons également vu les volontaires proposer des idées, les mener à bien et comment leur estime d'eux mêmes augmente dans ce processus. Nous désirons que les volontaires trouve des défis personnels et les soutenir dans leur apprentissage, qu'ils élargissent leurs domaines d'intérêt et d'expertise. Nous pensons que prendre part au travail quotidien de SFQ sera bénéfique en soi étant donné que cela consiste en une variété d'activités et que les volontaires sont encouragés à participer à toutes ces activités. Cela consiste à assister aux conférences de SFQ partout en Suède sur les thèmes LGBTQ et l'hétéronormativité dans l'enseignement supérieur, participer à des manifestations, visiter les conférences, congrès d'associations partenaires, assister à une réunion avec des partenaires (cela peut être SFS, the Ombudsmen, RFSL Ungdom ou ANSO), réunions du personnel, visites aux branches locales de SFQ, aider aux arrangements du Pride Festival pour SFQ (séminaires, parade, tente d'exposition dans Pride Park).

La/ le volontaire françaisE aimerait utiliser différentes méthodes militantes, notamment les arts et le multimédia, et travailler sur les problématiques trans à SFQ et dans ses branches locales. IL/elle a aussi proposé d'organiser la première marche trans (Existrans) suédoise en 2009. Il/Elle a également exprimé l'espoir de trouver un espace safe à SFQ étant donné que ni la société ni toutes les organisations "LGBTQ" travaillent avec ou prennent bien en main les problématiques trans.

Le volontaire lithuanien a quant à lui exprimé le désir d'en apprendre plus sur les problématiques trans et le genre, tout comme apprendre à connaître l'activisme local et comment cela peut servir d'inspiration pour d'autres réalités; ainsi qu'une meilleure connaissance de comment le militantisme LGBTQ se combine avec l'éducation et un environnement étudiant. Il voudrait également intensifier la coopération entre la Scandinavie et les pays baltes.


4. Développement d'activités pour les étudiants LGBTQ étrangers.

Lorsqu'a été discuté avec les volontaires ce qui pourrait les intéresser comme contribution pendant la durée du projet, le sujet des étudiants étrangers en Suède fut évoqué. SFQ n'a aujourd'hui aucune activité ou matériaux ciblant les étudiants internationaux en Suède et les deux volontaires ont exprimé le désir de contribuer à ce travail. Les volontaires, en adéquation avec leur capacités et avec le soutien du personnel de SFQ, construiront les structures qui créeront un espace safe où les étudiants LGBTQ étrangers pourront se rencontrer, certains venant de parties du monde où l'homosexualité est encore criminalisée. L'expérience des volontaires qui viennent de différentes régions d'Europe sera précieuse pour une telle tâche. Cela peut induire l'organisation de séminaires, de groupes de discussion, de groupes d'études, de débats sur la législation de différentes parties du monde, de partage d'expérience sur le travail de plaidoyer et de lobbying.

Cela permettra non seulement aux étudiants étrangers de se sentir mieux dans un environnement nouveau, de construire des réseaux et de développer des amitiés, mais également de leur donner le pouvoir de participer plus activement dans la vie quotidienne, utiliser de nouvelles possibilités et enrichir les communautés locales. Il est prévu de combiner les activités pour les étudiants étrangers LGBTQ avec des activités déjà existantes ou récemment développées à l'intérieur des branches locales de SFQ partout en Suède. Comme les deux volontaires ont une expérience passée dans l'organisation de différents évènements informels ou plus formels dans leur pays d'origine et internationalement et sont intéressés pour continuer ce travail, opérant un changement positif et développant plus en profondeur leur propres capacités, cela pourrait être une expérience très utile et importante pour les volontaires, SFQ et leur groupe cible.

5. Sensibiliser

Pour l'année 2009, SFQ se concentrera sur les campagnes de sensibilisation, un travail qui vise plusieurs niveaux de la société, local, régional et national. Il s'agira de mettre l'accent sur la visibilité des étudiants LGBTQ, sur les problématiques trans dans l'enseignement supérieur et sur la qualité dans l'enseignement supérieur. Les volontaires ont différents talents pour contribuer à cette tâche, avec de l'expérience sur les sujets trans, sur les campagnes nationales, sur le travail de plaidoyer local et sur l'interaction avec les populations ciblées. Il est prévu d'utiliser des outils variés pour atteindre les jeunes à travers différentes méthodes d'éducation informelle, d'apprentissage expérimental et de campagne sociale. Une idée exprimée par les volontaires est d'utiliser des outils multimédia et d'encourager les membres à partager leurs expériences, avec par exemple un concours concernant les limitations des normes du genre dans la vie des membres. Comme cette campagne vise à donner aux jeunes du pouvoir, à alerter les consciences sur les sujets en rapport avec les personnes LGBTQ et l'enseignement supérieur et à engager un changement social, les connaissances et les expériences des volontaires représenteront un grand apport qui permettra à cette campagne d'être un vrai succès.

Un des espaces utilisé pour faire campagne sont les évènements de fiertés locaux et nationaux (gay prides). Les volontaires pourraient assister et aider à organiser différentes activités éducatives et informatives lors de ces évènements qui sont dans beaucoup de cas de très importantes et puissantes sources d'informations sur et pour les communautés LGBTQ. Ces activités pourraient être incluses dans la Stockholm Pride, l'IDAHo (International Day Against Homophobia), le TDoR (Transgender Day of Remembrance) ainsi que dans d'autres évènements tels que le Bok-och Biblioteksmässan ou le Politikerveckan i Almedalen.

6. Collecte des meilleures pratiques

Les volontaires ont exprimé un intérêt dans la collecte et le partage des bonnes pratiques et exemples de stratégies pour l'activisme local et le travail de plaidoyer, ainsi que pour les séminaires et formations. SFQ pense qu'un tel travail serait très enrichissant pour les volontaires et l'association, et qu'il pourrait être mené aussi bien indépendamment qu'en collaboration avec l'association. Cela peut être réalisé dans des contextes variés, amenant des expériences passées de France et de Lituanie, mais aussi avec des apports d'autres partenaires internationaux ou de découvertes dans les branches locales pendant la durée du projet. Cela servirait de guide pour les militants et faciliterait l'activisme local ainsi que la coopération entre des associations différentes. Les profils différents des volontaires ajoutent à la largeur du guide, puisque leur expérience incluent problématiques trans/ activisme urbain/ diriger une association jeunesse d'un côté, et expertise internationale/ activisme en environnement hostile/ expérience d'organisation à un niveau national de l'autre.

Cela combinerait des outils d'éducation informelle, de plaidoyer et lobbying, soutenant des actions pour la diversité et contre l'hétéronormativité et la discrimination. Le guide se penchera sur comment combiner différentes approches et méthodes dans différents contextes, comment les adapter aux réalités locales les plus variées afin d'obtenir les meilleurs résultats. Les volontaires apprendront également tout en partageant leurs connaissances entre eux et avec d'autres impliqués. Le processus et le résultat de cette collecte de bonnes pratiques militantes sera de grande valeur pour les volontaires, SFQ et les autres parties impliquées tout en servant d'outil de diffusion puissant.

La collecte de meilleures pratiques pourrait inclure des résultats de recherche sur les conditions des personnes LGBTQ ou sur l'hétéronormativité, , des stratégies sur comment travailler avec les problématiques trans ( avec différentes formes selon le groupe ciblé , les organisations LGBTQ ou les autres), et rendre visible des sources qui pourraient être utiles aux militants LGBTQ, SFQ, ou des organisations partenaires.

jeudi 1 janvier 2009

What the fuck is a SVE?

Le programme qui me donne l'opportunité de partir un an à Stockholm afin de mener un projet dans une association et d'être rémunéré pour cela s'appelle le Service Volontaire Européen (SVE ou EVS en anglais).

Trop peu de jeunes connaissent l'existence de ce programme génial qui me sauve littéralement la vie puisque je n'ai absolument aucun autre projet intéressant et viable à l'heure qu'il est. C'est bien curieux. Je suppose qu'ils préfèrent dépenser leur argent dans les projets plutôt que pour en faire la promotion. En tout cas je me sens une obligation morale d'en parler à tous tant il peut représenter une chance formidable pour d'autre jeunes comme moi. A vrai dire si je n'avais pas rencontré des volontaires ou anciens volontaires je n'en aurai jamais eu vent. C'est donc mon rôle de volontaire, c'est d'ailleurs stipulé dans le projet, d'en parler autour de moi.

Alors voilà, un SVE, c'est quoi?

Europe cares for YOUth

La commission européenne de l'UE a instauré un programme qui s'appelle Jeunesse en Action (Youth in Action Program). Ce programme comporte plusieurs volets. Le premier est notamment celui qui finance chaque année de nombreux évènements jeunesse LGBT ou autres comme des "study sessions", " trainning courses" ou "youth exhchanges", ces 3 réalités quelques peu différentes que je ne peux désigner en français que sous le nom de "séminaires". J'y reviendrais mais j'insiste sur le fait qu'obtenir de l'argent pour organiser ce type d'évènements sur une thématique LGBTQ est variablement difficile selon le pays de l'UE dans lequel on vit, étant donné que l'hostilité institutionnelle aux personnes et projets militants LGBTQ n'est pas la même aux Pays Bas et en Pologne. En revanche la commission européenne et le programme Jeunesse en action aurait plutôt tendance à soutenir avec enthousiasme ce genre d'initiative. Elle encourage au contraire les partenariats avec des assos d'autres pays, la rencontre des cultures, la création de réseaux militants. En Europe ce programme est réellement le moteur d'un militantisme jeunesse LGBT européen. Les séminaires organisés permettent à de nombreux jeunes de voyager, de rencontrer d'autres jeunes LGBT européens, de vivre l'expérience unique de se retrouver dans un contexte safe pendant une semaine entière, de réfléchir sur leur militantisme et de tisser des réseaux en vue d'autres projets internationaux. En ce qui me concerne, ces séminaires ont grandement contribué à ma réflexion militante, mon empowerment et mon épanouissement personnel. Il fallait me voir, à chaque fois que je revenait de séminaire, le sourire aux lèvres, prendre tout un chacun dans mes bras, et me remettre sereine et énergique à mon travail pour le MAG, pleines de nouvelles idées en tête.

No Future? European youth in ACTION!

Le deuxième volet de ce programme est le Service Volontaire Européen. Ce programme, basé sur le principe de l'éducation non-formelle, est ouvert à TOUS les jeunes européens entre 18 et 30 ans. Les jeunes turques aussi, la Turquie étant candidate à l'Union. La durée maximum du service est d'un an mais on peut également partir moins longtemps. Pas besoin de connaître la langue du pays, d'avoir le Bac ou quelque autre niveau d'études, ou encore quelque compétence particulière. Le programme inclus la plupart des pays du monde mais il y a pleins de petites exceptions, en dehors de l'Europe, sur qui peut aller où. Et en tant que personne LGBT je suis considérée comme "jeune avec moins d'opportunité", ce qui est un plus.

Le site de la Commission européenne est super clair et très intéressant; il répondra à toutes vos questions (en haut à droite vous pouvez changer de l'anglais vers le français).

Tous les projets se font autour de 3 acteurs: le ou la volontaire, l'organisation d'accueil (dans le pays dans lequel vous partez) et l'organisation d'envoi, dans votre pays. Les organisations d'envoi et d'accueil doivent d'abord être accréditées par le programme pour accueillir ou envoyer des volontaires. Si vous-mêmes êtes impliqué dans une association, je vous conseille fortement de jetez un oeil aux conditions d'accréditations pour envoyer ou recevoir des volontaires, votre association dans les deux cas, en bénéficiera grandement!

Mon organisation d'envoi est le CIDJ, Centre d'information et de documentation jeunesse, (vous savez cet énorme truc quai Branly). Pour contacter le service qui s'occupe des SVE au CIDJ:

CIDJ - SVE
101, quai Branly
75740 Paris Cedex 15
Courriel : sve@cidj.com
Tél : 01 44 49 29 28

Iels tiennent également un blog sur le SVE, à visiter si vous êtes intéresséEs par le programme:

http://sve-cidj.jimdo.com/

J'ai eu un très bon contact. C'est son job d'envoyer des volontaires, il saura donc vous aider dans votre projet. Il organise régulièrement des réunions d'informations sur le Service Volontaire Européen. En plus je me charge déjà de queeriser un peu ce service et c'est plutôt open ;)

Au-dessus de ces 3 acteurs il y a bien sûr l'Agence Nationale du Programme Jeunnesse en Action. Pareil ils sont très sympa, n'hésitez pas à les appeler. C'est eux qui, dans ma panique fin octobre pour trouver une organisation d'envoi, m'avaient orienté vers le CIDJ.

INJEP - Institut National de la Jeunesse et de l'Education Populaire
11 rue Paul Leplat
78160 Marly le Roi
Tel: 01 39 17 27 70
mail: sve@injep.fr

Il y a des projets LGBT mais bien sûr pas que. Si vous êtes kamikazes pourquoi pas un projet en Moldavie? ça c'est du dépaysement! En tant que personne LGBT je suis considérée comme "jeune avec moins d'opportunités", ce qui est un plus. Alors vous autres mes compagnons, jeunes et pleins de vie, qui ne voient pas d'avenir là où vous êtes, saisissez cette chance de découvrir d'autres horizons!